Édition du jeudi 28 septembre 2017
UFC Que choisir s'inquiète de l'aggravation de la fracture numérique
Une fracture numérique béante qui s’aggrave. Tel est le constat que révèle l’association UFC dans l’étude « Fracture numérique inédite aujourd'hui, factures en hausse demain » publiée en début de semaine.
« 11,1 % des consommateurs (soit 7,5 millions) sont inéligibles à un Internet de qualité (débit théorique supérieur à 3 Mbit/s). Cette exclusion numérique frappe majoritairement les plus petites communes de France. Ainsi, dans les communes de moins de 1000 habitants, moins des deux tiers de la population a, en moyenne, accès à Internet dans de bonnes conditions alors que c’est le cas pour au moins 86,8 % des consommateurs dans les autres zones », dénonce l’étude d’UFC. Les inégalités sont en outre extrêmement fortes d’un département à un autre : moins de 1 % de la population de la Dordogne et de la Creuse, par exemple, ont accès au THD quand 90 % de la population en disposent à Paris. De piètres chiffres qui placent la France à la traine en Europe : 32 points derrière l’Espagne, 37 points par rapport à l’Allemagne et 46 points par rapport au Royaume-Uni (chiffres UE 2015).
Face à cette fracture numérique, UFC estime que les options prises par les gouvernements successifs dans le cadre du Plan France très haut débit ne vont pas dans le bon sens. Desservir 100 % de la population en très haut débit en 2022, dont 80 % en fibre (FttH), serait ainsi « illusoire » et avancer cet objectif à 2020 serait « purement chimérique ». Il sera atteint « au mieux en 2035 », selon l’association. Par ailleurs, l’idée d’introduire des modifications réglementaires pour obliger à migrer vers la fibre est vivement critiquée par l’association. « Des mesures qui aboutiraient mécaniquement à la hausse des prix des abonnements ADSL dans les zones où des offres FttH sont disponibles » estime-t-elle, les offres internet ADSL constituant selon elle « un pivot tarifaire » dont la hausse se répercuterait mécaniquement sur l’ensemble des technologies.
UFC demande donc au gouvernement d’orienter ses financements là où l’internet fixe est de mauvaise qualité et sollicite une étude de l’Arcep sur les conséquences possibles d’une taxation du cuivre. Si l’augmentation récente, en plein mois d’août, des offres des grands opérateurs montrent que la baisse tendancielle des tarifs des télécommunications n’est pas un acquis, l’analyse de l’association mérite d’être nuancée.
Dans son étude, UFC s’en prend en effet directement aux demandes de l’Avicca de créer une incitation financière au passage à la fibre en taxant le cuivre. Contactée par Maire info, l’association rappelle que « la préoccupation des élus a toujours été de proposer le meilleur débit possible à tous. Et si on connaissait la technologie performante, économique et rapide à déployer, cela ferait longtemps que cela aurait été fait ». Par ailleurs elle souligne que « la notion de bon débit ne veut rien dire: il y a 20 ans c’était 512 Kbit/s, voici 10 ans c’était 8 Mbit/s, aujourd’hui c’est 30 Mbit/s, demain ce sera 100 Mbit/s ». Et la fibre est la seule technologie - plébiscitée par tous les acteurs des télécommunications privés comme publics partout dans le monde - à offrir des débits évolutifs, à même d’absorber l’explosion des usages. Interrogée sur le risque inflationniste du FttH, l’Avicca relativise : « les réseaux d’initiative publique reposent sur la mutualisation des infrastructures, sont ouverts à tous les opérateurs et permettent une réelle concurrence sur les offres. Ensuite, si les offres FttH sont plus chères que l’ADSL, c’est aussi que les débits et services sont plus nombreux, plus performants, ce qui est cohérent ».
Télécharger l’étude.
« 11,1 % des consommateurs (soit 7,5 millions) sont inéligibles à un Internet de qualité (débit théorique supérieur à 3 Mbit/s). Cette exclusion numérique frappe majoritairement les plus petites communes de France. Ainsi, dans les communes de moins de 1000 habitants, moins des deux tiers de la population a, en moyenne, accès à Internet dans de bonnes conditions alors que c’est le cas pour au moins 86,8 % des consommateurs dans les autres zones », dénonce l’étude d’UFC. Les inégalités sont en outre extrêmement fortes d’un département à un autre : moins de 1 % de la population de la Dordogne et de la Creuse, par exemple, ont accès au THD quand 90 % de la population en disposent à Paris. De piètres chiffres qui placent la France à la traine en Europe : 32 points derrière l’Espagne, 37 points par rapport à l’Allemagne et 46 points par rapport au Royaume-Uni (chiffres UE 2015).
Face à cette fracture numérique, UFC estime que les options prises par les gouvernements successifs dans le cadre du Plan France très haut débit ne vont pas dans le bon sens. Desservir 100 % de la population en très haut débit en 2022, dont 80 % en fibre (FttH), serait ainsi « illusoire » et avancer cet objectif à 2020 serait « purement chimérique ». Il sera atteint « au mieux en 2035 », selon l’association. Par ailleurs, l’idée d’introduire des modifications réglementaires pour obliger à migrer vers la fibre est vivement critiquée par l’association. « Des mesures qui aboutiraient mécaniquement à la hausse des prix des abonnements ADSL dans les zones où des offres FttH sont disponibles » estime-t-elle, les offres internet ADSL constituant selon elle « un pivot tarifaire » dont la hausse se répercuterait mécaniquement sur l’ensemble des technologies.
UFC demande donc au gouvernement d’orienter ses financements là où l’internet fixe est de mauvaise qualité et sollicite une étude de l’Arcep sur les conséquences possibles d’une taxation du cuivre. Si l’augmentation récente, en plein mois d’août, des offres des grands opérateurs montrent que la baisse tendancielle des tarifs des télécommunications n’est pas un acquis, l’analyse de l’association mérite d’être nuancée.
Dans son étude, UFC s’en prend en effet directement aux demandes de l’Avicca de créer une incitation financière au passage à la fibre en taxant le cuivre. Contactée par Maire info, l’association rappelle que « la préoccupation des élus a toujours été de proposer le meilleur débit possible à tous. Et si on connaissait la technologie performante, économique et rapide à déployer, cela ferait longtemps que cela aurait été fait ». Par ailleurs elle souligne que « la notion de bon débit ne veut rien dire: il y a 20 ans c’était 512 Kbit/s, voici 10 ans c’était 8 Mbit/s, aujourd’hui c’est 30 Mbit/s, demain ce sera 100 Mbit/s ». Et la fibre est la seule technologie - plébiscitée par tous les acteurs des télécommunications privés comme publics partout dans le monde - à offrir des débits évolutifs, à même d’absorber l’explosion des usages. Interrogée sur le risque inflationniste du FttH, l’Avicca relativise : « les réseaux d’initiative publique reposent sur la mutualisation des infrastructures, sont ouverts à tous les opérateurs et permettent une réelle concurrence sur les offres. Ensuite, si les offres FttH sont plus chères que l’ADSL, c’est aussi que les débits et services sont plus nombreux, plus performants, ce qui est cohérent ».
O.D.
Télécharger l’étude.
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